L’objectif de ce mardi de l’ESS était de questionner la capacité des programmes d’accompagnement à ESSiser les dynamiques entrepreneuriales locales (donc à amener des porteurs de projets à entreprendre selon les valeurs et principes de l’ESS) mais aussi à faire valoir leur différence au sein de l’écosystème entrepreneurial, face à la concurrence d’incubateurs digitalisés et à l’intérêt grandissant des structures d’accompagnement entrepreneurial « classiques » pour les projets porteurs d’innovation sociale.
Retrouver en bas de cette page le compte-rendu réalisé par les étudiant.es de M1 ESS et l'article de recherche qui a servi de point de départ à cette conférence.
Alors que le rapprochement entre l’entrepreneuriat social et l’ESS a été institutionnalisé, l’ESS est de plus en plus promue comme une forme d’entrepreneuriat susceptible de constituer une réponse aux défis sociétaux. Ainsi, des programmes d’incubation et d’accompagnement entrepreneurial, dédiés à l’ESS, se sont récemment développés. Cette inflexion entrepreneuriale est souvent associée à une dilution de la vocation réformatrice et de la capacité de subversion de l’ESS.
Dans une perspective différente, l’objectif de ce mardi de l’ESS était de questionner la capacité de ces programmes d’accompagnement à ESSiser les dynamiques entrepreneuriales locales (donc à amener des porteurs de projets à entreprendre selon les valeurs et principes de l’ESS) mais aussi à faire valoir leur différence au sein de l’écosystème entrepreneurial, face à la concurrence d’incubateurs digitalisés et à l’intérêt grandissant des structures d’accompagnement entrepreneurial « classiques » pour les projets porteurs d’innovation sociale.
Plus spécifiquement, nous avons traité de l’accompagnement à l’ancrage territorial. En effet, si l’ancrage territorial fait partie de la définition intrinsèque des projets de l’ESS, il ne va pas de soi en phase d’émergence. Alors que l’organisation n’est pas créée et est dans une phase de construction de sens, la différence entre projets entrepreneuriaux de l’ESS et de l’économie classique est bien ténue. L’ancrage territorial pourrait permettre l’ESSisation des projets entrepreneuriaux (analyse fine et territorialisée du besoin social, modes de régulation davantage coopératifs avec les autres acteurs du territoire, construction d’une gouvernance collective, production d’une vision partagée du territoire, etc.).
Comment aider des porteurs de projets à mobiliser, réinterpréter et construire les ressources du territoire ? Comment développer la légitimité du projet auprès des acteurs du territoire ? Comment les associer à sa co-construction ? Quels peuvent être les rôles d’un tiers dans ces interactions entre porteurs de projet de l’ESS et territoire ? Est-ce que les incubateurs de l’ESS ont une façon singulière d’accompagner l’ancrage territorial ?
Cette thématique a été abordée sous différents angles en croisant les résultats des travaux du Groupe de travail "Territoires" de la Chaire ESS et les récits d’expériences de deux structures d’accompagnement de l’ESS : Alter’Incub de l’URSCOP AURA et Ronalpia.